Et je suis revenue

Spectacle lecture - Textes de Charlotte Delbo, Elisabeta Rizea, Federica Montseny


« Et je suis revenue » porte la parole de trois femmes dissidentes et détenues politiques, Française, Espagnole et Roumaine.

Elles ont refusé de se soumettre à l'oppression de leur régime politique au péril de leurs vies, ont lutté pour leurs convictions, se sont battues pour nos libertés pendant l'une des périodes les plus sombres de notre histoire, la seconde guerre mondiale.

Elles sont Charlotte Delbo, Federica Montseny et Elisabeta Rizea.

Trois destins hors normes qui ne se sont jamais croisés.

Et pourtant, sur scène, nous assistons à leur rencontre.

Différents styles littéraires sont convoqués ; transmission orale, poésie et écrits biographiques. La musique accompagne les mots et remplace leurs silences quand il est impossible de dire.

Le résultat, un texte vif et vivant qui transcende l'individualité, les frontières culturelles, linguistiques et artistiques en transmettant une parole féminine largement méconnue qui témoigne pour celles et ceux qui ne sont pas revenu.es.

"Et je suis revenue" questionne le spectateur insidieusement, où trouve-t-on cette force ? Quelles sont les armes des femmes dans la résistance ? Sont elles les mêmes que celles des hommes ? 


Mise en scène : Marie-Hélène Garnier

Création sonore : Christophe Sechet

Comédiennes : Ana Adams

                               Julie Guillemot

                               Andrea Nistor

Durée du spectacle : 1h

Texte :  Federica Montseny : "Seis años de mi vida (1939 -1945)"

               Charlotte Delbo : "Aucun de nous ne reviendra",

                                                   "La connaissance inutile"

               Elisabeta Rizea : d'après "l'Histoire d'Elisabeta Rizea", de R. Mandache et I. Nicolau

Charlotte Delbo 

Charlotte Delbo est née le 10 août 1913 à Vigneux-sur-Seine et morte le 1er mars à Paris 1985. Elle était une écrivaine, femme de lettres, engagée dans la Résistance intérieure française, qui a vécu la déportation.

Dès la fin de la guerre, elle écrira et tirera de ces années de déportation une œuvre majeure parlant de l'expérience concentrationnaire dans une langue à la fois sobre, dense et poétique, qui marque à jamais son lecteur.

Vivant dans l'ombre et pour l'écriture, elle demeurera cependant une femme très engagée : contre la guerre coloniale en Algérie et contre la torture. Mais elle a était aussi une femme vive, joyeuse, amoureuse de la vie, refusant l'apitoiement, et gardant une foi inébranlable dans la capacité de l'homme à faire le bien.


Federica Montseny 

Née en Espagne en 1905, elle est la première femme ministre en Espagne, de la Deuxième république espagnole et pendant la Guerre civile. Après la guerre, elle a dû fuir en France où elle aide des milliers des réfugiés politiques espagnols à partir dans d'autres pays. Elle reste en France et doit se cacher pendant l'occupation nazie, car elle est spécialement recherchée par Franco, en raison de sa condition de femme puissante. Faite prisonnière alors qu'elle est enceinte, elle échappe à la mort, comme elle le dit « grâce à son fils ». Elle finit ses jours à Toulouse en 1994. Federica a écrit plus d'une cinquantaine de livres toujours avec une idéologie anarchiste de fond.

Elisabeta Rizea

Elisabeta Rizea (1912 - 2003 ) est née en Roumanie, dans une famille de paysans. Son père est décédé quand elle était enfant, et sa mère a élevé 8 enfants toute seule. À 18 ans elle se marie avec Gheorghe Rizea, ensemble ils ont deux filles.

En Roumanie elle est devenue un symbole pour la lutte anti-communiste après la seconde guerre mondiale. Mais ce n'est que 30 ans après la chute du communisme qu'elle peut parler ouvertement des partisans, de la résistance, des enquêtes, des tortures, des exécutions et des coups reçus pendant 12 ans dans les prisons communistes. Malgré la torture qu'elle a subi, elle ne dénoncera jamais personne.